Saturday 1 June 2013


Après toutes ces heures consacrées à mes romans sur Cambridge et à un autre situé dans les jardins d'un monastère en Toscane, rédiger une nouvelle donne une satisfaction plus immédiate. Le spectre du point final étant moins éloigné. L'exercice n'est pas plus facile surtout quand il s'agit d'un mystère : les indices doivent être plus dilués, mieux cachés que dans un roman car la chute est à deux pas, ou du moins à quelques feuilles. Voici donc une de mes nouvelles  "Une petite fille modèle" que je vous propose en épisodes, quelques lignes de plus chaque semaine....

Un coup d’œil au calendrier, sur son bureau, lui rappela qu’elle devait quitter l’Université de Cambridge dans moins de deux semaines. Sophie frissonna sous son chandail de laine claire. Peut-être ne devrait-elle pas attendre ; après tout, il n’était pas trop tard. Elle pouvait encore attraper le train de 19h25 pour King’s Cross, se laisser avaler par l’eurostar et regagner Paris. Mais une maladive envie de savoir la rongeait. A 29 ans, elle avait pourtant appris jusqu’où ses envies pouvaient la conduire.

Elle s’approcha de la fenêtre en ogive qui surplombait Great Court. Des étudiants enfonçaient leurs pas dans la neige. Tête baissée, ils se précipitaient sous les portes étroites qui éventraient Trinity College.  Seule la nuit semblait frôler leurs confidences. Elle détourna vivement la tête ; comme si cela suffisait pour oublier.

                   Photo de la Chapelle de King's College, Cambridge, Février 2013. P. B.


"Cambridge frissonnait sous la neige que la nuit maculait d'une étrange noirceur..." Ainsi commence un de mes romans d'hiver sur Cambridge, son université et ses dédales se ramifiant tant dans l'espace que dans l'histoire avec des cortèges de croyances et parfois même de regrets.

Je prends la décision de créer ce blog pour partager mes écrits (nouvelles et extraits de romans,  chansons, photos). Le monde de l'édition semble être une terre entourée de murailles où seuls des mots -des mots de passe- peuvent tailler une brèche et vous donner l'espoir d'être lus. Mon premier roman "32 ou Sous les paupières fermées d'un ange"a failli être accepté par Belfond et Gallimard a mis mon manuscrit en lecture.... Mais un non est un non aussi joliment empaqueté soit-il. N'ayant envoyé le manuscrit qu'à trois éditeurs, je ne perds pas espoir! En attendant, je vous offre ces quelques mots...